Vendredi 26 octobre 2007 à 11:22
Jeudi 23 août 2007 à 23:02
Souffler tous les petits parachutes translucides d'un pissenlit fané, en fermant très fort les yeux, en espérant qu'ils se soient tous envolés d'un coup, pour que le voeu devienne réalité. Et puis finalement, ces petites légèretés sont capricieuses, il en reste toujours quelques unes d'accrochées.
Alors on continue de souffler quand même, mais juste pour le plaisir de les voir s'envoler, on regarde flotter leurs reflets sous le soleil, danser avec le vent.
Jusqu'à disparaître au fond du ciel.
J'aime me dire que je sème des petites graines de magie ça et là en soufflant sur ces pissenlits. Vous imaginez, les petites graines qui se laissent porter au gré du vent, puis se décident à se poser ici, ou là. Prendre racines.
J'aime me dire qu'elles vont se laisser recouvrir de mousse, s'imprégner de la terre, se gorger d'eau, et pousser, pousser, pousser. Se gorger enfin de soleil. S'offrir au ciel.
Je me demande à quoi ça peut ressembler des fleurs de graines de magie.
Est-ce que ça ressemble à des coquelicots, des paquerettes, du muguet ?
Vous croyez que ça dépend de la personne qui souffle sur le pissenlit ?
Que chacun à une graine de magie qui lui ressemble, et une fleur unique au monde, une fleur qui ne ressemble qu'à soi ?
Si c'est le cas, je m'en vais semer des graines de coquelicots à travers champs, parce-qu'il est impossible que je puisse faire pousser autre chose que ces éclats rouges vraiment rouges.
( Je suis sûre que Maman sème des violettes, qu'Anaëlle sème des coquelicots, mais Margot alors ? )
Dimanche 19 août 2007 à 20:50
Plus tard, quand je serai grande un peu, j'achèterai une Cadillac. Bleue et blanche.
Même que je mettrai mes pieds nus sur le tableau de bord. La tête en arrière, vers le ciel, j'offrirai mon sourire au soleil, je me gorgerai de la douceur de l'air. Avec du vent partout dans mes cheveux entre deux éclats de rire. En route vers la liberté. Pour Vivre un peu.
Vendredi 13 juillet 2007 à 11:32
[ vendredi 29 juin 2007 ]
Je crois qu'il n'y a rien de pire que ce silence vide dans cet appartement aux murs nus.
On dirait même qu'il n'y existe que le vide, c'est comme si le silence lui aussi avait disparu. Juste du rien.
C'est affreux cette sensation, on dirait que tout ce Rien vous hurle au visage, presque j'aurais mal aux oreilles.
Des murs nus, c'est plus aucune distraction, pourquoi les yeux iraient-ils se promener sur du blanc, du net, du propre, du rangé ? Les endroits vides aussi Rien que celui-là ça pousse à l'introspection. On ne regarde nulle part parce-qu'il n'y a rien d'intéressant, alors on se rappelle que le Dedans-soi existe, on toque timidement au carreau "je peux entrer ?" et c'est parti pour la visite du propriétaire. C'est comme un peu si on faisait l'état des lieux, on constate les dégâts, on prévoit les réparations, on retrouve de vieilles choses oubliées et si on fouille consciencieusement les placards, même on peut se rendre compte que de choses sont cachées. Vous savez, au fond, tout au fond des placards ou sous la moquette, là où on regarde pas bien si on jette juste un coup d'oeil.
Les introspections ça fiche toujours un peu la Trouille, alors je colle, je punaise, je colore les murs du mieux que je peux. Ceci dit, ces murs nus d'aujourd'hui m'ont poussée à reprendre papier et crayon, à écrire pour de vrai d'ailleurs que ça m'était pas arrivé depuis des lustres.
Mais il y a aussi des endroits vides où le silence Existe. Vous savez, un de ces silences chargé de souvenirs, ou encore un de ceux qui se tait en songeant aux temps à venir. Plein d'espoir.
Oui, il y a des lieux que le silence Habite.
C'est pour ça que je déteste tant cet appartement, parce-que son silence n'a rien à dire. Il ne montre rien.
Alors que dans l'autre, l'Appartement... Il raconte, le silence, il raconte déjà le bonheur que je vais vivre, il raconte tout ce que j'ai envie, c'est un silence qui imagine !
Voilà pourquoi il me plaît tant, cet endroit, il est déjà habité par nos vies à venir.