Samedi 31 mai 2008 à 0:27
Un jour, pas quand je serai grande, mais quand j'aurai un nombre raisonnable de printemps derrière moi, j'aurai une petite fille, une petite Louise au visage pailleté de taches de rousseur, au sourire qui envole et aux cheveux qui jouent à cache-cache avec le soleil. Je lui apprendrai les Fées, la Magie, je lui apprendrai les Mots, les Livres, l'épistolaire aussi, je fabriquerai pour elle un monde de Majuscules, je déroulerai sous ses pieds un chemin auréolé d'amour, je lui bricolerai des Doudous à emporter partout, à cacher dans son cartable ou sous son oreiller, on fera des gâteaux et on se mettra du chocolat plein les doigts, elle sera ma Paire d'Ailes et ce sera un amour d'éternité.
Et je lui Raconterai, un jour, une autre Louise, la plus belle du monde, de toutes, celle qui m'a envolée, celle qui m'accroche aux étoiles, une Louise Clignotante de Merveilles. Je lui Raconterai pourquoi elle porte le plus joli prénom du monde.(...)
Vendredi 30 mai 2008 à 12:20
Ce soir dans ma chambre il fait froid en culotte et en débardeur informe. Je me glisse sous la couette et il y a cette pâte collante et grisâtre sur mes jambes, mes bras, mon dos, partout. Ca fait des tas qui s'agglutinent aux coudes et aux genoux. Pour s'en dépêtrer, c'est pas pratique ça colle aux doigts, comment je fais pour m'envoler au Pays des Rêves après ça ?
La pâte gluante n'en finit plus de s'étendre jusqu'à la poitrine et j'ai beau essayer de l'en empêcher, elle s'infiltre, se fraye un chemin dans les vides intersidéraux qui ont poussé l'air de rien partout entre mes os. Je voudrais respirer mes poumons sont fatigués, le cœur s'élance et s'étrangle, est-ce que c'est ça d'aimer trop fort n'importe comment ?
Je ne suis qu'un masque mon visage a disparu et l'ombre de mes sourires aussi.
Morosité emmêlée jusque dans mes cheveux. Je coagule. Sans demi-mesure, c'est tout ou rien, c'est épuisant.
Vendredi 23 mai 2008 à 15:00
Je me sens bien papillon tranquille. Mon oral de projet-pro-qui-fait-peur-avec-un-jury-bizarre est passé hier. Même si ça n'a pas cassé trois pattes à un canard, je suis soulagée légère souriante délestée. Je vole. Deux semaines avant la prochaine - et avant dernière - épreuve.
Je prends quelques jours pour me reposer lire rire rêver bidouiller fabriquer de la magie pour moi épistoler. Majusculer en regardant le ciel. Sentir mes doigts frémir d'envie de reprendre le cours de mes expériences. Ecrire. Ouvrir à nouveau mon Cahier et apprivoiser mes vertiges.
Dimanche 18 mai 2008 à 22:46
Aujourd'hui, l'Appartement Merveille était habité de Fées.
En capuchon-manchon-salopette-robe de Pas-Grandir.
Ma Lucette comme la plus jolie des enfants des Fées. A croquer. Avec des sourires de malices.
Et puis du rose tout doux, des photos encadrées, Maman qui veille sur le Mur et j'aurai dû mettre à Lucette son diadème de princesse. Pour fouiller dans les souvenirs. Lire à haute voix Alice au Pays des Merveilles.
Se souvenirs des jolies choses.
Pacôme : les autres, marque certifiée Pas-Grandir.
Samedi 17 mai 2008 à 21:41
" On a glissé sous l'orage, c'est à peine s'il nous a effleurés de quelques gouttes avec son odeur de poussière mouillée. "
Mathias Malzieu c'est un peu mes respirations apaisées entre deux tremblements de coeur à l'idée de l'examen. Des moments hors du temps pour ne penser qu'aux frissons qui parcourent l'échine parce que ces mots-images transportent. Et puis font rire aussi. Envolent.