pascommelesautres

Je n'écrirais pas beaucoup aujourd'hui parce que  mes mots sont en désordre. Peut-être que je les dirai demain.
C'est ça, je les dirai demain.

PS : Bonne nuit ...

(Thomas Scotto)

J'ai encore failli laisser brûler mon gâteau. Je suis malade malade malade, tout me semble entremêlé de brouillard. Dans la cuisine ça sent bon le chocolat, j'ai sorti les chamalows et le sirop, il ne manque plus que les copains-copines pour prendre le goûter. La vaisselle n'est pas rangée, je suis fatiguée. La nuit continue de tomber trop vite, c'est épuisant que le jour file toujours à une telle allure. Je crois que je dors trop, que je me couche toujours trop tard aussi. Je voudrais bien me réveiller un matin en me disant que je ne vais pas perdre mon temps. J'ai envie de vent dans mes cheveux, de baisers-volés, de sourires d'évidence. Je voudrais courir sous la pluie et ne pas avoir les poumons qui explosent, je voudrais rire aux éclats sans penser à demain, j'ai besoin de Majuscules pour vivre, tout est trop petit, trop étriqué, trop minuscule. J'ai envie d'escapades, de grains de folies, j'ai envie de Rendez-vous n'importe où et de chutes au fond du ciel. De surprises. D'inattendu. La Foudre, ou rien.

 

Sourires Majuscules, copinocataires d'Amour, baisers-partout-plein-les-joues, paillettes dans les yeux et compagnie. Qu'on était bien à rire ensemble à l'Appartement-Merveille. Ensemble et c'est tout, juste heureuses d'être toutes les quatre réunies pour quelques petites heures encore. Ne pas penser à Célinou qui est partie, ne pas pense à sa chambre vide et ne pas avoir le coeur qui se serre à l'idée de ne plus l'entendre dans la salle de bain de l'autre côté du mur le matin, ne pas se dire que c'est pour de bon. Ne penser qu'à ces instants magiques de copinocataires de rêves qu'on a passés pendant plus d'un an, un voyage Merveilleux au pays de tous les possibles, le rêve d'enfant d'habiter avec ses copines, garder au creux du coeur le souvenir de cette cohabitation toute douce. Ne jamais, jamais oublier les moments qui envolent le coeur.

A quoi tu penches quand je te prends dans le creux de ma voix ? Quand on joue à se murmurer des chutes au fond du ciel, quand on égrenne les évidences comme on compte les moutons ? Il a quel éclat ton sourire quand tu le déguises pour ne pas me montrer que tu t'envoles ? Et ton coeur, quelle musique le transporte quand on se perd au milieu des mots qu'on s'efforce de rattraper quand ils filent trop loin, quand ils débordent des lèvres ?
Le hasard n'existe pas, il n'y a que des évidences. Comment expliquer sinon le vacillement du coeur à chacun de tes mots, comment expliquer les frissons comme un souffle sur la nuque, comme une présence feutrée, tapissée de souvenirs ? Se souvient-on à quelques vies de distance ? Une intuition de toi me colle à la peau, comme si tu avais laissé ton empreinte partout en moi pour que je sache te reconnaître, une existence après l'autre.
Laisse moi goûter tes sourires, que j'y glisse quelques morceaux d'éternité. Prends moi la main et je n'aurai peur de rien, prends moi la main et je nous construirai des forteresses dans les nuages, des châteaux dans le ciel remplis de promesses de pour-toujours.
Prends ma main, on s'envole.