Lundi 14 août.
Paris, rive gauche - Les quais.
Il est sale, ses habits sont noirs de crasse, et dégagent une odeur amère, âcre.
Il ne porte pas de chaussettes, et ses chaussures sont élimées, usées jusqu'à la corde.
Il se tient debout avec difficulté, agrippé à son caddie comme si sa vie en dépendait.
Son caddie, rempli de sacs, de babioles, et de cochonneries en tous genres.
Voilà à quoi tient sa vie. Au contenu de ce caddie qu'il pousse avec peine.
Voilà à quoi tient sa vie. A des bouts de rien. Des bouts de rien, comme tout ce qui lui reste au monde.
Il est indifférent à cette agitation qui l'entoure, indifférent aux regards méprisants des gens qui finissent par détourner les yeux. Qui décident de faire comme si il n'existait pas.
Invisible.
J'aurais aimé le prendre en photo.
Comme pour prouver son existence.