Tous les matins du monde je n'en reviens pas de toi. J'ouvre les yeux, encore toute emmitouflée de sommeil, et je pense à toi. Et je m'étonne encore et encore de m'émerveiller comme au premier jour, que tu existes, que tu fasses tourner le monde, mon monde. J'ai ton prénom tatoué sur les lèvres et je le murmure comme une évidence, il n'y rien de plus doux que ces deux petites syllabes, je les fais rouler sous ma langue avant de les prononcer, je te déguste, c'est ma petite gourmandise à moi. Quand tu es loin et que je suis nue de tes bras j'ai besoin de m'entendre t'appeler doucement, j'ai besoin que ma voix te fasse exister là, dans ces moments d'absence, tout près de moi. Je me rappelle cet arrêt du coeur quand je t'ai parlé pour la première fois, quand j'ai entendu la mélodie de tes mots tremblants de nous, de cette petite folie d'amour qui nous est tombée du ciel, je me rappelle mes vertiges à l'idée de toi, "Pacôme, Pacôme, Pacôme", ritournelle entêtante qui ne me quittait pas, et aujourd'hui c'est toujours la même mélodie en boucle, qui tourne, qui tourne, et je danse, je virevolte, c'est toi. Mon envolée c'est ton rire, mes ailes c'est ta voix dans le creux de mon oreille, mes frissons tes soupirs, et toujours ton souffle quand tu dors qui m'apaise. Toi tout entier est une musique, des doigts qui courent sur un piano comme un oiseau qui s'envole, une petite fugue, une symphonie de vie qui me berce et me bouleverse, qui m'inonde le coeur et me submerge, et je me noie, si loin en toi.