Pacômette, 7 ans !
L'âge de raison ?
pascommelesautres
Le coeur en bandoulière.
Mardi 23 août 2011 à 22:48
Je vis dans une maison accrochée aux nuages, la vie y déroule sa petite musique, cachée dans le chant des oiseaux qui s'éveillent avant l'aube. Ma boîte aux lettres est posée sur un nid de coton et couve tendrement quelques oeufs aux confettis, parfois on entend s'échapper quelques éclats de rire à travers leurs coquilles. Je plie des bateaux en papier dans les pages de mes livres préférés et les fais voguer dans le ciel avant le petit déjeuner, ribambelle de mots fendant imperceptiblement l'immensité bleue, autant de petits cailloux blancs semés entre mon coeur et l'autre bout du monde, mes petites bouteilles à la mer, y'a-t-il quelqu'un pour les recueillir à la fin du voyage ? J'aime imaginer les doigts qui déplient ces fragiles embarcations, le frémissement du coeur en découvrant ces petites histoires de tout et de rien, la vie plus grande, la vie plus belle à l'abri de quelques pages de livres. A qui sont-ils, ces petits doigts de l'autre bout du monde ?
Tic toc, le temps poursuit sa course et je joue à la marelle en croquant quelques nuages de barbe à papa, je fabrique de jolis moulins dans du papier coloré, des dizaines des centaines de moulins, je souffle et ça fait voler mes cheveux autour de mon visage, je ris aux éclats je virevolte, c'est comme une petite pluie de douceur sous mes pas. Chez moi c'est un gigantesque nid de coton, parfait pour les siestes dans le silence feutré des après-midi de vacances, il suffit de se coudre deux ou trois belles images sous les cils, poser la tête sur un oreiller de plumes et on s'envole, on s'envole.
A l'heure du goûter c'est toujours montagnes russes dans le ventre, mon moment préféré de la journée. Je croque dans mes colliers de bonbons et je chantonne en barbouillant les murs de peinture, je découpe des guirlandes à pendre à mes fenêtres et je me dessine des moustaches en chocolat, je danse en petite culotte et je mets des plumes dans mes cheveux. Chaque jour c'est une nouvelle histoire à inventer en couleurs sur mon plafond mes murs mon parquet, je me fabrique d'autres décors, je cultive mes petites folies pour éloigner l'ennui la solitude la mélancolie. A cloche-pieds dans le grand n'importe quoi.
Puis quand le plafond immense revêt son costume dragée rose orangée si doux, j'attends tranquillement que le monde tombe endormi. Quand la vie sous mes pieds s'arrête petit à petit et qu'enfin toutes les paupières sont closes, je m'allonge sur mon lit de nuages et j'apprivoise les étoiles.
Dimanche 3 juillet 2011 à 12:10
J'écoute Riverside en ouvrant mes volets, " ça fait danser mes cheveux comme des rideaux devant mes yeux ", je suis en t-shirt et petite culotte et je danse, le soleil brille brille brille. Quelques morceaux de fruits et des croissants grillés, j'aime les petits déjeuners dans le calme des dimanches matins. Mon nouveau chez-moi, c'est cascade de lumière avec ses fenêtres géantes et ses grands placards peints en jaune, c'est avalanche de couleurs, c'est la vie. Je suis si bien ici, mon tout premier petit nid, pour de vrai, j'ai l'impression de jouer aux grandes, toute seule, avec toutes mes affaires, mes bêtises aux murs et mes boîtes à trésors dans tous les sens. Je me fais des moustaches en Nutella et je dévore pour la millième fois un énième Harry Potter, j'ai envie de musiques douces, je pense à l'amoureux qui me manque, ses yeux océan et ses taches de rousseur qui pétillent fois mille l'été, j'ai hâte qu'il vienne poser ses valises pour de bon, et refermer la porte vitrée sur notre amour de mômes, notre cabane de doudous, enfin. Même la frigopoésie n'attend que lui, avec ses histoires d'amour de cosmos. Les oiseaux donnent un concerto dans le jardin des voisins, le ciel a revêtu son costume-bleu-vraiment-bleu, certifié sans nuages, j'ai des tonnes de lessives en retard mais je crois que je vais aller faire un tour à la piscine cet après-midi. Welcome july, la vie est douce et je respire pour de bon.
Vendredi 10 juin 2011 à 12:00
A petits pas, à cloche-pieds, à pas de géants, à pieds joints, je fais mon petit bout de chemin.
Pacômette a six ans, comme-ci comme-ça, cahin-caha.
Six ans c'est l'âge aux mille éclats de rire, c'est des bêtises, c'est des couleurs. C'est juste avant 7 ans, l'âge de raison, l'âge des presque-grands. Six, ça me plaît, je m'y fais un nid sous les confettis !
Dimanche 3 avril 2011 à 13:37
Les jours se suivent et se ressemblent, le ciel ne quitte presque plus son costume de printemps et je continue à faire des gâteaux colorés, pour pailletter de bonne humeur mes journées de paresse. Une semaine, et finie l'école, une semaine, et presque la liberté. J'ai envie de fabriquer des costumes de fée clochette pour des mini-lutines blondinettes, coudre des moustaches sur mes doudous préférés, inventer de nouvelles recettes à déguster, lire mes albums illustrés, prendre un bain de soleil sur l'herbe verte vraiment verte et ressortir mes chaussures de pinup. L'air se fait plus léger, les sourires s'envolent et demain se débarrasse petit à petit de son masque de monstre grimaçant. Je revis.